TENIR
RéSUMé
"En filigrane, mon corps peut évoquer la sensation, les images, d’une société policière répressive grandissante que j’ai désormais besoin de tordre, modifier. Avec TENIR, je vais vers une digestion intime du politique, où les outils de métamorphoses et de transformation deviennent une nécessité. Avec, toujours, le besoin de se réapproprier le temps, de se réapproprier son corps.
Si je devais décrire l’endroit où cette pratique de gnose m’a mené pour l’instant, je dirai à une forme de méditation musclée, où la danse lente qui s’en est dégagée est extrêmement exigeante pour le corps et demande d’utiliser sa force musculaire de façon presque constante. Le travail de ce solo éveille en moi une profonde curiosité pour ce que le concept de «force» évoque en nous :
Quelles relations construisons-nous avec la notion de force ? A quoi et comment décidons-nous de l’employer ?"
Eva Aubigny (Chorégraphe, interprète).
Scénographie
En fait de décor, ce sont des assises pour les spectateurs que je propose au plateau. L'espace formé par les assises est englobant et incite à la proximité avec le corps de la danseuse. Il est ainsi proposé aux spectateurs une expérience immersive où l'intimité se teinte de gêne et parfois de peur quand la danse grandit et se fait puissante. Les sujets abordés sont politiques et touchent autant à l'intimité brute qu'aux sujets de société tels que les violences policières ou faites aux femmes. Le lien entre ces discours se fait par le microscopique et le macroscopique qui s'alternent. La scénographie, empreinte d'un paysage de vallée qui incite à la contemplation de la lenteur de la danse évoque aussi un terrain de squate- park et fait le lien avec la ville, terrain des manifestations.
Souhaitant créer un lien fort entre les spectateur.trice.s et l’espace de la chorégraphie, nous avons pensé un dispositif scénographique pour un maximum de 50 spectateur.trices. L’idée principale est de créer un espace unique, un espace commun où la danse et l’intime cohabitent dans un dialogue continu. On cherche à créer une sensation d’intimité avec le mouvement et interpeller directement le public.
Une attention particulière est portée aux détails et frémissement parfois presque imperceptibles de la danse. L’espace doit aider le public à créer cette disponibilité physique pour recevoir ces microsignaux en plaçant le public dans un espace accueillant, inclusif, confortable et concernant. C’est pourquoi l’espace sert de cocon à tous.tes le temps de la représentation.
Chaque spectateur.trice se voit donner un coussin avant la performance et iel est invité.e à choisir où iel souhaite s’asseoir dans l’espace. Iel choisit entre trois types d’assises : basses (à même le sol où on peut s’assoeir ou s’allonger), moyennes, et haute (hauteur de chaises ou légèrement plus haut). Les spectateur. trices constituent elleux-mêmes un paysage dans le paysage.
Un dispositif supplémentaire autour du feu fait vivre l'espace sur sa frontière. Une flamme qui se déplace continuellement et lentement (tout comme la danseuse) est présente au plateau. La flamme crée une forme de musique dans sa combustion. Elle est continue la plupart du temps, s'interromp, repart et contient aussi des évènements rythmiques subtils et liés à la dramaturgie chorégraphique.
Les régies lumière et son se situent aussi en périphérie de l’espace de jeu, très proches du public, comme faisant partie du même espace, comme englobantes.
L'espace est un terrain unique, entre skatepark et paysage minéral, pour une sensation immersive et intimiste à la performance.
Équipe de création
Eva Aubigny (chorégraphie et interprétation), Thibaud Langenais (création sonore), Louise Rustan (lumières), Gabrielle Marty (costumes), Léa Férec Pourias et Zoé De Sousa (regards extérieurs), Sarah Bisson (scénographie).
Liens utiles
http://evaaubigny-organtumult.fr/
https://www.cieledoubledesclefs.org/organ-tumult/
Année(s) de création
2023 - 2024